Plaidoyer pour une Politique Nationale de 
Technologies de L'information en Algérie

Document d'introduction (1) à la rencontre–
Débat avec Yacine Khelladi (2) Spécialiste en Technologies de l'Information - 24/01/01

© Yacine Khelladi 2001 email: <yacine@yacine.net> Web: http://yacine.net
 

1- Pourquoi une politique nationale de technologies de l'information et la communication (TICs) ? *
2 Brève note les stratégies nationales de TICs ailleurs dans monde: *
3- Contenus d'une Politique Nationale de TICs *
4- Processus recommandé pour la mise en place d'une politique ou stratégie nationale de TICS *
Liste des documents annexés sur disquette (plan2.zip et plan.zip) *
 


1- Pourquoi une politique nationale de technologies de l'information et la communication (TICs) ?

Alors que l'Algérie s'est engagée dans son propre chemin de reformes et restructuration, et se trouve face à d'importants défis sociaux et économiques, le contexte mondial, connaît aussi un processus de mutation et de globalisation tant économique que sociale et culturelle, dont le moteur est l'émergence et la convergence des technologies de l'information et la communication (TICs).

Ces TICs se composent de nombreux secteurs de services et d'activité tels les services Internet, les infrastructures et services de communication et technologies de l'information, les médias et la diffusion, les bibliothèques et centres d'information, réseaux et services d'information et communication, le commerce électronique, les réseaux du savoir et systèmes d'aide à la prise de décision, etc.

Tous ces éléments basés sur la technologie, ont convergé pour caractériser ce que l'on nomme aujourd'hui la "révolution" vers "la société de l'information" ou "société de la connaissance", qui bouleverse le modus operandi des organisations privés, publiques et des gouvernements et propose une nouvelle définition des structures économiques et sociales mondiales, dans lesquels les richesses, la valeur des biens, et le "pouvoir" (de négociation ou levier du développement), dépendent de plus en plus des moyens et du contrôle des processus relatifs à la communication et l'information.

Cette bataille, n'est pas seulement celle de l'acquisition d'infrastructures et la consommation d'outils technologiques d'information et communication. Elle se base aussi sur le processus d'appropriation par la société dans son ensemble et ses organisations, (entreprises, individus, société civile, académie, recherche et même l'Etat) qui est la capacité d'en faire un moteur de développement, pour construire un nouveau rapport économique et culturel. Sans cela les TICs ne seront qu'un un nouveau moyen de maintenir les vielles structures, infrastructures et rapports, ou un simple gadget de luxe.

Face à ces défis, il est nécessaire une réponse nationale, ambitieuse et planifiée. Tenant en compte la nature même de ces technologies, qui traversent tous ces secteurs et de nombreux autres domaines de la vie sociale et économique, cette réponse doit aussi être globale, établissant une vision et une stratégie de long terme, impliquant dans sa conception et sa mise en oeuvre l'ensemble des secteurs économiques, sociaux, étatiques, civils, etc.

Cette politique nationale de société de l'information doit assurer un effort durable, soutenu, cohérent, national d'intégration des TICs en appui aux objectifs et stratégies nationales de développement. Elle doit inclure des stratégies, priorités et plans d'action qui puissent assurer le mise en place de systèmes d'information, connaissance et d'appui à la prise de décision, pour le développement socio-économique ainsi que permettre l'intégration de l'Algérie dans l'économie globale de l'information. Elle ne doit pas non plus être vue comme un luxe des élites mais comme une nécessité pour le pays.

Si nous avons pu constater l'existence en Algérie, dans le domaine des TICs, de quelques initiatives actions sectorielles (ex.: secteur éducation et recherche, ISP privés, multimédias, PTT, etc.) et des embryons de réflexions, nous devons constater qu'ils ont été apparemment menés de façon dispersée, sans réelle coordination ni liaison ente les différents secteurs impliqués (télécommunications, éducation et recherche, médias et culture, informatique, commerce et industrie, etc.).

Il est clair qu'avec ou sans stratégie nationale, les nouvelles technologies et les modèles qui en découlent auront un impact direct sur de nombreux secteurs et variables (éducation, performances économiques, commerce, investissements, Etat et administration, culture et langues, société civile, etc.) et la société dans son ensemble. Si cet impact sera positif ou négatif dépendra de notre capacité à produire un stratégie de long terme.. Ne pas s'atteler à cette tâche, serait un immense gâchis de ressources et d'opportunités, et ne ferait qu'augmenter notre retard de compétitivité. Nous devons dés aujourd'hui, lancer ce processus de réflexion et coordination pour enter de plain pied dans la société de l'information.

Pour étayer ce plaidoyer nous présentons a continuation, une brève note les stratégies nationales de TICs ailleurs dans monde, de façon schématique un exemple des contenus d'une Politique Nationale de TICs, puis recommandation sur le processus a suivre pour la mise en place d'une politique ou stratégie nationale de TICS. En annexe, la liste des quelques documents de référence, fournis sur disquette.
 
 

2 Brève note les stratégies nationales de TICs ailleurs dans monde:

Tous les pays de l'OCDE (3), ainsi que les pays de l'Est, ont entre 1993 et 1999 défini leur stratégie nationale et ont mise en place leur programme "société de l'information. Au niveau régional, la communauté européenne aussi, a mis en place de nombreux programmes avec des financements conséquents.

Les pays de l'ASEAN (Asie du Sud Est) ont aussi presque tous mis en place des stratégies de société de l information. L'Inde et la Chine sont déjà des références dans le domaine. En Amérique Latine, le Brésil, l'Argentine, Le Chili le Mexique et bien d'autres se sont résolument engagés dans des programmes nationaux de développement des TICs

En Afrique, actuellement, pas moins d'une trentaine de pays sont en train de construire ces stratégies. Parmi eux, 22, dont nos proches voisins, travaillent avec la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique et le Centre International de Recherche pour le Développement du Canada (CRDI) sur des stratégies nationales et régionales de d'information et communication (4).
 

3- Contenus d'une Politique Nationale de TICs

Pour l'établissement d'une stratégie nationale de société de l'information, il n'y a pas de recette standard ni de solution clef en main. Tout doit partir d'une étude précise de la situation, des potentialités, des besoins en termes de développement, des ressources disponibles, etc. Néanmoins, les éléments sont communs dans de nombreux cas, ils correspondent aussi aux catégories que couvrirait un politique institutionnelles (administration ou entreprise). Certaines composantes dépendent de l'environnement et échanges avec l'extérieur du pays (par exemple les standards et protocoles de communication pour les noms de domaines internet).

Voici une liste - non exhaustive - de questions clefs et éléments qui font partie du champ à traiter:

4- Processus recommandé pour la mise en place d'une politique ou stratégie nationale de TICS

Pour la réussite du processus et du plan national, il est important de sensibiliser, d'inclure dans l'élaboration et de faire valider ledit plan par le plus grand nombre possible d'agents socio-économiques et de décideurs.

Parmi les participants au enquêtes et consultations nationales, on peut inclure des représentants du/des:

Processus type:
  1. Mise en place d'un comité ou commission de travail (représentation large voir ci-dessous)
  2. Etude – état des lieux - par des experts – à travers la recherche et consultation des principaux acteurs et institutions, contenant au minimum
    1. description de la situation actuelle, besoins et perspectives en terme TICs des différents partenaires impliqués (gouvernement, secteur privé, société civile, éducation et recherche, etc.)
    2. opportunités et priorités des TICs pour le développement national
    3. ressources humaines, et matérielles, disponible et nécessaires
    4. corrélation avec les priorités nationale de développement économique et sociales
    5. plan suivant les contenus du point précédant (2- Contenus d'une Politique Nationale de TICs)
  1. Préparation d'un plan préliminaire
  2. Discussion avec tous les secteurs et institutions impliqués (soit en face a face soit en atelier ou séminaire)
  3. Rédaction d'un document final de politique nationale, incluant mécanises d'action et organisation, suivi,
  4. Approbation par le gouvernement
  5. Mise en place des structures d'application et suivi
  6. Documentation et diffusion (sensibilisation)
  7. Application
  8. Suivi et Evaluation,

 
 

Liste des documents annexés sur disquette (plan2.zip et plan.zip)

(le nom du fichier figure entre parenthèses)


NOTES

1- Ce document juste une introduction au débat, doit être considéré comme un travail préliminaire et ne doit pas être reproduit ou cité sans la permission de son auteur.

2-  Economiste de formation, Yacine Khelladi travaille depuis plus de huit ans dans le domaine des technologies de l'Information au service du développement principalement en Amérique Latine
contact email: <yacine@yacine.net> Web: http://www.yacine.net.

3- le premier, aux USA- le plan NII de A. Gore démarre en 1993 et inclut grande participation du secteur privé encadrée dans la stratégie gouvernementale, sous la coordination du Information Infrastructure Task Force; 1993 le démarre aussi un plan national au Japon et l'Europe, en 1994 adopte le Rapport Bangemman et entreprends 10 projets d'importance…

4- de récents échanges avec le responsable du programme de l'UNECA chargé d'appuyer les définitions de politiques nationales nous indiquent que l Algérie, bien que membre d'un comité technique initial, n'a pas donné le suivi nécessaire es processus, mais peut bénéficier du soutien si elle en fait la demande.



©  Yacine Khelladi 2001 yacine@yacine.net
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