L'Ahaggar (Hoggar), région habitée par les Imoûhagh (Touaregs), est un vaste ensemble montagneux, représentant la partie la plus méridionale du Sahara algérien.Partie intégrante du Sahara central, il englobe également le Tassili n'ajjers, l'Aïr (Niger), l'Adrar des lfoghas (Mali) et le Tibesti (Tchad).L'Ahaggar est approximativement situé entre 21° - 25° de latitude Nord et 3° - 6° de longitude Est. Il s'étend au Nord jusqu'à la cuvette de Tidikelt et du Touât, à l'Est, aux falaises du Tassili n'ajjers , au sud, sud-ouest et sud-est, jusqu'aux contreforts de l'Adrar des lfoghas, de l'Aïr et du Tibesti. Traversé par le tropique du Cancer, à 80 km au nord de Tamanrasset, l'Ahaggar couvre une superficie d’environ 554.000 Km² , soit le quart de la surface globale de l'Algérie.

Paysages du Tassili Tin-Tarabine (Ahaggar). Photo : A.SAHKI

 

Tamanrasset, île du silence dans un océan entourée de pics montagneux dont certains culminent à plus de 2000 m d’altitude, est la capitale administrative de l'Ahaggar. Elle se situe à 2000 km au sud d’Alger et à 600 km au Nord d’Arlit, première ville nigérienne.

L'Ahaggar, coeur du Sahara algérien, est divisé en plusieurs régions naturelles (21 régions) dont les principales sont l'Atakor, zone fortement montagneuse où culminent les plus hauts sommets d’Algérie (Tahat 3003 m, Ilâmane 2789 m et Assekrem 2778 m). La Tefedest, au Nord, apparaît tel un fragment de planète enfoncé dans la croûte terrestre, s'élevant étrangement solitaire dans une immensité nue et plate, où la brume du sable se confond avec celle du ciel.

Le mont Ihaghen à Tamanrasset. Photo : A.SAHKI

L'Atakor, noyau de l'Ahaggar, est un énorme massif volcanique de l'ère tertiaire et du quaternaire. Il est incontestablement un des lieux les plus pittoresques de l'Ahaggar. Sur les 150 pics volcaniques que compte cette région, pas moins de 125 pics se trouvent dans l'Atakor, formant un paysage d’une irrésistible beauté.

Les volcans les plus importants et les plus connus dans l'Atakor sont le mont Tahat (3003 m) au relief montagneux, le pic Ilâmane (2789 m) au pain de sucre et le plateau de l'Assekrem (2778 m) rendu célèbre par l'ermitage que Charles de Foucauld y a installé en 1910.

Le Mont Akar-Akar (Ahaggar). Photo : A.SAHKI

 

Le climat de l'Ahaggar se caractérise par des précipitations rares et irrégulières, de très fortes variations entre les températures diurnes et nocturnes d’une part, une luminosité intense caractérise également l'Ahaggar où des vents soufflent en rafales dans les zones de basses altitudes, asséchant les moindres traces d’humidité existantes.

 

Le Moula-Moula, Oiseau porte-bonheur des Touaregs. Photo A.SAHKI

 

L'Ahaggar est peuplé par des tribus berbères, les lmoûhagh (Touareg) ou les Kel Ahaggar descendants de la légendaire reine Tin Hinane. Ils forment une société très hiérarchisée, répartie en plusieurs tribus dont les plus importantes sont les Kel Rela, les Dag Ghali, les lssaqqamaren, les Ait Laouin, etc. Les lmoûhagh se distinguent nettement par leur civilisation et leurs coutumes. Chez eux, les femmes sortent à visage découvert alors que les hommes portent un long voile “Taguelmoust «, symbole de pudeur qui leur permet également de se protéger du sable et du soleil. La filiation y est établie par la femme. Ainsi, l'enfant appartient à la tribu et à la classe sociale de sa mère.  Ce sont les femmes qui assurent l'éducation des enfants auxquels ils apprennent l'enseignement du Tifinagh (alphabet de la langue Tamâhaq, parlée des lmoûhagh, qui est une suite de signes géométriques.

 

Peinture rupestre à Mertoutek (Ahaggar). Photo : A.SAHKI

 

Contrairement à Djanet (principale oasis du Tassili n'ajjers où la population est traditionnellement sédentaire, les lmoûhagh de l'Ahaggar s'établissent en deux catégories socio -économiques, les nomades et les sédentaires.

 

Point d'eau d'Issakkarassene (Ahaggar). Photo : A.SAHKI

 

Durant le règne de l'Aménokal Ahmed Ag Mohamed El Baki (1830 – 1877) , le village d’ldelès (1840) a connu les premières techniques agricoles, importées des régions de Touât (Adrar), du Tidikelt (ln-Salah) et de Djanet par le biais de Hadj Ahmed (mayer des Kel Ahaggar). ldelès sera suivi par les villages de Tazrouk (1861) , d’Abalessa et de Terhanânet, où se trouve enterré le quatrième Aménokal  Ahmed Ag Mohamed El Baki.       

 

Fleurs et fruits du Roustonnier, premier arbuste remarqué dés l'arrivée à Tamanrasset. Photo : A.SAHKI